
Tarifs : une étude révèle le changement des habitudes de consommation des Canadiens
Selon Compétences Transformation Alimentaire Canada (CTAC), 85 % des Canadiens se disent préoccupés par les répercussions des tarifs ou des restrictions sur le commerce entre les États-Unis et le Canada. L’organisme de développement de la main-d’œuvre pour l’industrie alimentaire des aliments et des boissons du Canada, vient de publier une nouvelle étude sur l’impact des tarifs américains sur le comportement des consommateurs d’aliments canadiens.
La volonté d’acheter canadien
Lorsqu’on pose la question aux consommateurs canadiens sur leurs décisions d’achat à l’épicerie, acheter canadien vient désormais en tête de leurs préoccupations. Dans l’étude du CTAC, ils sont 81 % à mentionner cette priorité et 76 % ne souhaitent pas acheter de produits venant des États-Unis.
Au cours des deux derniers mois, ils sont 67 % à affirmer avoir acheté plus de produits canadiens qu’avant le début de la présidence Trump avec, en tête, les produits maraîchers (fruits et légumes) pour 58 % des personnes interrogées. Viennent ensuite les produits de boulangerie (46 %), et la viande (44 %).
Cependant, si les produits achetés ont changé, les consommateurs qui ont l’habitude d’aller dans des bannières américaines comme Costco ou Walmart n’ont pas modifié leurs habitudes. En effet, 64 % des consommateurs affirment avoir changé seulement « un peu » et continuent de faire leurs épiceries dans des magasins américains.
Difficulté à identifier les produits
L’identification des produits canadiens sur les tablettes reste toutefois un défi. Seulement 40 % des répondants estiment qu’il est facile de déterminer dans quelle mesure un produit est canadien. La méthode utilisée le plus souvent est la lecture des étiquettes de produits (76 %), suivie par la recherche des symboles (feuille d’érable ou drapeau canadien) sur les emballages. A noter que seulement 11 % utilisent des applications mobiles ou des outils en ligne.
Seulement 47 % des consommateurs ont correctement identifié « Produit du Canada » comme étant un gage clair de l’origine canadienne d’un produit, ce qui montre globalement un manque de connaissance concernant l’étiquetage et freine l’achat de produits canadiens. En effet, 70 % des personnes interrogées affirment qu’ils achèteraient plus de produits canadiens s’il y avait plus de clarté sur la provenance réelle d’un aliment ou d’une boisson.
L’inflation toujours préoccupante
Bien que la volonté d’acheter canadien fait sens pour la plupart des consommateurs, la perception liée à un panier d’épicerie plus cher en achetant canadien est présente : 52 % des consommateurs ayant augmenté leurs achats de produits canadiens signalent une augmentation de leur facture d’épicerie mais seulement 5 % d’entre eux, estiment que cette augmentation est « beaucoup plus élevée ».
Lorsqu’on questionne les consommateurs sur leur propension à dépenser plus lorsque le produit est canadien, si 27% d’entre eux indiquent une fourchette de 5 % de plus, il sont 24 % à avouer ne pas être prêts à payer plus cher. Enfin, 20 % affirment que cela dépend du produit (sans plus de précisions).
L’étude mentionne tout de même que 62 % des Canadiens, malgré leur volonté de consommer canadien, font toujours une priorité de réduire leurs dépenses à l’épicerie pour économiser sur les dépenses alimentaires. Malgré tout, remontés contre notre voisin du Sud, ils sont 41 % à vouloir acheter de façon permanente plus de produits canadiens.