
Joli Rouge, le cidre de pommes à la conquête du Québec
Élaboré localement au Saguenay-Lac-Saint-Jean et lancé quelques semaines avant la pandémie, Joli Rouge est aujourd’hui distribué partout dans la région. Forte de son succès régional, la marque 100 % québécoise est fière de garder le cap malgré l’inflation et compte poursuivre sa croissance chez les épiciers et dépanneurs du Québec.
« Avec le confinement, tout ce qu’on avait en tête, les dégustations, les festivals, tout est tombé à l’eau. Alors on s’est mis à vendre des caisses de 24 qu’on allait livrer directement aux portes des gens qui, à ce moment-là, encourageaient les produits locaux. On s’est fait connaître comme ça », explique Marc-Olivier Fortin, le président de Joli Rouge.
De la fabrication artisanale à la production locale
Le cidre, qui ne s’appelle pas encore Joli Rouge, naît dans le sous-sol de Frédérick Simard, salarié dans une boutique de vêtements. Marc-Olivier le décrit comme « un gars qui est allé à l’école de la vie, un esprit créatif intéressé par la communication et le marketing ». Déjà 10 ans qu’en collaboration avec Éric Dallaire, biochimiste de formation, il fait évoluer son breuvage à coups d’essais et d’erreurs. Alors employé dans une microbrasserie, Éric met en canette le soir leur cidre maison, en dehors de ses heures de travail.
« Quand j’ai goûté le cidre, j’ai fait le saut. Ça se buvait comme de l’eau », se souvient le président de Joli Rouge. Dès le lendemain, il offre son aide à Frédéric pour partir en affaires, car il est confiant que son cidre peut être commercialisé. Marc-Olivier s’associe avec les deux amis et la production commence dans une petite usine de Chicoutimi.
Passer à la vitesse supérieure
Les affaires tournent bien pour l’entreprise. « Avec Joli Rouge, on voulait une alternative à la bière. Et que dans une soirée, la personne apporte un six packs de cidres au lieu d’un six packs de bières », précise Marc-Olivier Fortin. Joli Rouge est d’ailleurs une option santé à seulement 5 % d’alcool, naturellement sans gluten, sans additif ni sulfites et faible en calories.
Quand La Voie Maltée, une microbrasserie bien implantée au Québec, remarque Joli Rouge, le bail de l’usine qui produit le cidre arrive à échéance. « Il fallait qu’on se trouve une autre place, mais réinvestir dans une industrie, c’est de l’argent. J’ai appelé La Voie Maltée et nos conversations ont évolué vers une entente : eux, la production et nous, le marketing », explique Marc-Olivier Fortin.
Le partenariat avec Daniel Giguère et Carl Fleury de La Voie Maltée dure depuis quelques années maintenant. Leur tunnel de pasteurisation a l’avantage de stabiliser la production. En effet, le procédé empêche la re-fermentation du cidre et allonge sa durée de vie sur les tablettes. Ainsi, les épiceries ne craignent pas de voir les boissons de Joli Rouge se périmer comme cela arrive avec d’autres cidres de microbrasseries locales. Le travail des trois associés porte fruit puisque Joli Rouge remporte plusieurs récompenses ici et à l’étranger que ce soit pour son design ou la qualité de son produit.
« Le cidre au Québec s’adresse beaucoup plus à un public féminin. C’est l’ex-copine de Fred qui a conçu l’étiquette, sachant que nous, on voulait en faire un produit unisexe », souligne Marc-Olivier. À l’inverse des compétiteurs qui utilisent des couleurs pastelles, Joli Rouge opte pour le noir de façon à interpeler autant les hommes que les femmes.
Fun fact : une chanson est même écrite en hommage à la cidrerie par le groupe The Dreadnoughts de Vancouver. Enregistrée dans un studio de Saguenay en 2019, elle fait le tour de monde et le clip recueille 2,1 millions de vues sur Youtube. « On s’est fait demander des envois de notre cidre jusqu’en Australie, mais on n’en n’est pas encore à exporter à l’étranger, sourit Marc-Olivier Fortin. Pour le moment, on est chez Maxi, Super C, IGA, je pense qu’il n’y a pas une épicerie où on n’est pas au Saguenay et on est en pourparlers avec Metro ».
Le produit n’a pas fini de faire parler de lui
La gamme comprend trois produits stables tout au long de l’année : Joli Rouge, Framboise, Houblon. La marque propose aussi deux cidres sans alcool (Skipper et Skipper Limonade) et deux produits saisonniers qu’elle s’apprête d’ailleurs à sortir cet été.
« On n’est pas dans le cidre de table en bouteille comme beaucoup, mais plutôt dans le cidre de soif. On vise à démocratiser le cidre. Les gens sont à la recherche de boissons alternatives, sans gluten, pas trop de calories, et pas trop chères. En plus, notre cidre se digère mieux. On coche vraiment toutes les cases », remarque Marc-Olivier.
La marque est distribuée dans près de 350 points de vente. Joli Rouge (en référence à Jolly Roger, l’emblème de la piraterie) se prépare à exploiter le marché de Montréal, car il y a encore beaucoup de place à prendre ici, mais aussi en Ontario et même au nord-est des États-Unis. À l’abordage chez les prochains détaillants !