
Les herbes salées du Bas-du-Fleuve change d’échelle
C’est un fleuron de la transformation alimentaire au Québec. Les herbes salées du Bas-du-Fleuve, classique de la cuisine d’ici, fête ses 60 ans cette année, voit de plus en plus grand en automatisant ses lignes de production.
Agricultrice et nouvelle propriétaire de l’entreprise depuis juillet 2023 avec son conjoint, Stéphanie Ross veut garder la recette de la famille Roy et des légumes hachés et macérés depuis 1965. « Les québécois et les herbes salées, c’est une histoire d’amour qui se transmet de génération en générations », affirme celle qui a délocalisé l’entreprise de Sainte-Flavie à Sainte-Angèle-de-Mérici, près de sa ferme et son autre entreprise, Bergerie de La Colline.
Des pots qui se vendent
« On a acheté la recette, la marque et la clientèle », explique Stéphanie Ross. Il y avait une opportunité de poursuivre la production mais surtout l’augmenter pour rendre encore plus accessible les herbes salées aux Québécois.
« Tout était fait à la main dans le sous-sol de la maison [de la famille Roy] avec une productivité de 1000 pots par jour », développe la cheffe d’entreprise. Leur projet vient mettre l’entreprise sur une autre échelle en construisant une usine automatisée en 2023.
De 1000 pots produits par jour en 2022, les herbes salées du Bas-du-Fleuve passent à 1000 pots produits par heure en 2024...Un changement significatif pour répondre à une demande croissante sur le marché québécois mais aussi à l’extérieur avec comme promesse de ne pas dénaturer le produit original. En 2024, près de 450 000 pots d’herbes salées de 500ml ont été vendus, principalement dans les grandes bannières à travers la province.
Pour l’approvisionnement, 40 acres de légumes sont cultivés à proximité pour l’entreprise alimentaire. Les reste des légumes est acheté à des producteurs québécois et 20 % de légumes « déclassés » sont utilisés pour réduire le gaspillage alimentaire.
Un nouveau produit
Si le pot d’herbes salées classique est apprécié, les deux nouveaux propriétaires misent aussi sur les herbes salées déshydratées, plus faciles à conserver. « Avec les mêmes ingrédients que les herbes humides mais avec plus de fines herbes, elles ont moins de sodium », note Stéphanie Ross. On passe d’un pourcentage de 15 % à 7 % de sodium avec le déshydraté. Pour ce nouveau produit qui monte, une deuxième usine a été nécessaire. La construction de celle-ci s’est terminée avant les fêtes.
Avec de nouvelles capacités de production, l’entreprise s’intéresse de plus en plus au marché des HRI avec la vente de formats en vrac de 3,9 l et 11 l qui représente aujourd’hui seulement 4% du chiffre d’affaires. Si Colabor est leur partenaire distributeur jusqu’à présent, Stéphanie Ross souhaite développer des liens privilégiés avec des acteurs de l’industrie. « Il y a un gros potentiel pour nous mais aussi pour les HRI québécois », croit elle.