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Crédit photo: Alexandra Duchaine / Radio-Canada

Alma : Casimir Belleau, le boulanger pétri de talents

28 janvier 2025 | Par Bastien Durand

La coopérative de solidarité Merci la mie, boulangerie artisanale, annonce avoir transféré tous ses actifs à la boulangerie Farine à Alma. Cette transition conclut et confirme le rôle de la coopérative qui, il y a cinq ans, s’était donnée la mission de « combler le vide » laissé par la fermeture du Petit Pétrin dans le centre-ville. Casimir Belleau, jeune boulanger, reprend désormais l’affaire à son compte avec la boulangerie Farine.

La vision incarnée par l’entrepreneur boulanger de 26 ans, aujourd’hui à la tête de la « nouvelle » boulangerie Farine, est claire : « perpétuer l’héritage de qualité et de proximité, tout en plaçant encore plus au coeur de l’expérience les produits locaux, les artisans et la communauté ».

Son embauche dans la coopérative en juillet 2023, était déjà un atout. Vicky Potvin, présidente de la coop Merci la mie, reconnaît que son expertise en levain naturel et en boulangerie biologique avait alors fait toute la différence.

Sereine dans cette étape de transition, la coopérative est ravie d’avoir trouvé un successeur attaché aux valeurs de proximité, d’achat local et de solidarité. Elle n’envisage pas pour autant sa dissolution à court terme, consciente du formidable levier de développement que constitue une entreprise d’économie sociale en bonne santé financière.

Mettre de l’avant le métier

« C’est une entreprise privée (société par actions) gérée à la manière d’une coopérative, explique Casimir Belleau au micro de Radio-Canada en décembre dernier. Il y a un changement de structure, mais l’idée est vraiment de créer un modèle d’affaires innovant. On va tester, on verra si ça fonctionne comme ça ».

Côté produits, Casimir Belleau est fier de travailler sur une appellation pour du pain au levain « vraiment » local, avec l’intégration d’un sel québécois récolté sur la Côte Nord. Travailler avec des ingrédients locaux qui font 800 km à travers le Québec n’a pas de sens, selon lui.

Pour vendre ses miches à 7 $ environ, Casimir Belleau et son équipe repensent la façon de produire pour que les prix des ingrédients biologiques n’impactent pas sa clientèle fidèle. « Le prix va être plus important que dans une boulangerie conventionnelle, c’est logique, mais on essaye de passer plus de temps sur les étapes clés avec par exemple un pétrissage 100 % levain pour plusieurs produits », indique-t-il. La farine biologique est 65 fois plus chère que la farine conventionnelle, précise le jeune entrepreneur.

À partir de février, la boulangerie Farine envisage d’indiquer à la clientèle le nombre de kilomètres parcourus par les ingrédients. « On va essayer de viser un pain carbo-neutre », assure-t-il.

Casimir Belleau a plein de projets en tête et du pain sur la planche pour amener la boulangerie québécoise vers l’excellence. Il souhaite mettre la lumière sur un métier qui, à son avis, est encore trop peu reconnu au Québec. Il imagine un local plus grand en capacité d’accueillir des apprentis et se voit aussi produire son blé à la manière de François Borderon à Québec.

Plus qu’une boulangerie, Farine aspire à être un lieu d’apprentissage et de partage. « Ici, dans chaque pain, il y a plusieurs artisans et plusieurs histoires : celles de ceux qui cultivent les ingrédients, celles de ceux qui façonnent le pain, et celles de ceux qui le partagent », raconte le boulanger.

Mots-clés: boulanger
commerce de proximité
Québec